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Le premier âge du capitalisme

Alain Bihr poursuit la publication de son histoire du Premier Âge du capitalisme qu’il situe de 1415 à 1763. L’expansion commerciale et coloniale ont été la condition essentielle de l’émergence du capitalisme en Europe occidentale. La considérable documentation offerte au lecteur quant à ces deux mouvements et au rapport qu’ils entretiennent permet de s’approprier cette thèse et d’en mesurer la portée : ce n’est pas le capitalisme qui « a fait » la mondialisation, c’est l’inverse.

Ainsi lorsqu’ Alain Bihr traite des Etats conduisant cette expansion puis des formes de délégation régaliennes qu’ils confient à de grandes compagnies commerciales, on est saisi des proximités entre ces droits régaliens et les revendications capitalistes de notre temps. On pense à l’instrumentalisation de la justice, au droit de création de monnaie comme outil de dépassement des actuelles contradictions.

Cette historisation du mode capitaliste de production est un extraordinaire excitant intellectuel pour entendre comme le capitalisme n’en finit jamais de dépasser ses propres contradictions à des coûts humains et écologiques dantesques.

Alain Bihr, Le premier âge du capitalisme (1415-1763), tome 1 : L’expansion européenne, Lausanne/Paris, éditions Page 2/Syllepse, 2018.

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